Fragon Amer

Il se tenait devant moi, ses grands yeux bleus me dévisageaient calmement. Enfin, je crois. J'ai toujours eu du mal à comprendre les émotions qui passent dans le regard des gens... j'ai aussi toujours eu du mal à concevoir qu'on puisse sourire toute la journée d'un sourire honnête.
Il se tenait devant moi, il ne souriait pas, il me lorgnait, rapace guettant sa proie, fauve qui s'apprête à bondir... je ne sais trop ce qui se passait dans sa tête. Il me regardait fixement, il devait bien savoir que c'était insistant, il n'était pas si bête que ça.
Il se tenait devant moi, bien droit, contrairement à moi qui était cambrée, comme d'ordinaire. En fait, il paraissait droit, je savais bien que lui aussi était cambré, il me l'a dit... et je m'en souviens. Je me souviens de beaucoup de choses.
Il se tenait devant moi, sa peau bronzée luisait au soleil de cette douce saison, ses cheveux sombre agités par la brise... Je me demande si quelqu'un aurait pu dire qu'il était beau.
Un petit sourire illumina alors son visage, il me souriait, je crois que j'ai fais une crise cardiaque à ce moment là, ou en tout cas, juste une petite. Il a commencé à parler, ses mots coulaient comme une fontaine, sauf que l'eau qui sortait de cette fontaine était pure, elle était fraîche... jamais je n'avais vu une eau aussi pure, ses paroles me berçaient, bien que j'en comprenais le sens, tout au fond de moi. Elle me frappaient une à une telles les vagues s'échouent sur la plage, mon coeur battait encore, je ne savais plus que fixer.
Il continua de parler de sa voix douce, trop de mots pour dire si peux de choses.
Et ces choses là, je les entendais sans les comprendre, mon cerveau ne voulait démêler ces mots, ces mots si beaux, de peur d'y trouver quelque chose qui saliraient ce beau tableau. Mon coeur battait toujours, je l'aimais celui-là... non, pas mon coeur, celui qui parlait. Ses paroles se déversaient pourtant comme dans le vide, c'est triste à dire mais c'est la vérité, de peur de comprendre quelque chose qui ne me plairait pas, je faisais exprès de ne rien comprendre... c'est comme cela que j'avais attendu toute l'année, toute l'année je l'avais admiré, toute l'année j'avais eu peur de sa réponse... toute l'année, j'avais attendu ce moment qui était en train de me filer entre les doigts.
Il s'est soudain arrêté, il m'a regardé de ses yeux bleus, la brise à soufflé dans ses cheveux épais, son sourire blanc a laissé place à sa figure habituelle, je venais de comprendre ce qu'il venait de dire. Il se tenait devant moi.


Métaphore
Hyperbole
Ironie

On m'a dit de sourire à la vie, j'ai répondu que je ne savais pas vers où était la vie et que j'ai horreur de sourire dans le vide dans je peux sourire à quelqu'un en face de moi.

Le temps file, il paraît qu'il faut en profiter, être heureux... Maintenant que je le sais, j'ai du mal à afficher un simple sourire.